vendredi 28 août 2015

Eikenott Gland : Aînés, mobilité réduite : séquestration et droit de passage ou pas ?


 Chers lecteurs,

Je ne pourrai pas entrer dans le complexe à mon retour de convalescence le 5 septembre au soir… ce qui m'amène à quelques points sur les "i".

Un mail de l'une de mes voisines m'informe que de nouveaux passes au prix de Fr. 150.00 de caution !! sont disponibles pour entrer dans le complexe pour les personnes âgées et à mobilité réduite et qu'il faudra une fois de plus remplir une fiche que tout le monde a déjà rempli la fois précédente chez Facilitim.

J'apprends aussi que la seule société de Transport accompagné qui ait reçu un nouveau passe, c'est précisément celle que nous avions  décidé de ne plus utiliser avec Mme C. ancienne animatrice du complexe lors de l'élaboration commune de la liste des personnes âgées et à mobilité réduite nécessitant un dépôt ou une prise en charge devant leur immeuble. Ce fut une autre société qui fut choisie pour des raisons de sérieux, de fiabilité et de ponctualité ainsi que de formation des chauffeurs (la patronne de cette entreprise est une ancienne ambulancière et forme très bien ses chauffeurs) : TCA Transport-confort-adapté à Gland. Celle-ci avait reçu plusieurs passes pour tous ses chauffeurs après avoir rempli ses fiches, en ma présence.

Les taxis eux, n'ont jamais eu accès. Or, les personnes âgées n'utilisent pas un transport accompagné qui se révèle très onéreux pour des petites courses ou petits rendez-vous sur place chez un médecin ou dentiste, mais des taxis ! Car non seulement les moyens ne le permettant pas pour les petites retraites, mais encore moins pour ceux qui dépendent des prestations complémentaires qui exigent que le transport soit fait au plus bas prix en fonction du besoin. Certaines personnes n'ont pas de moyen auxiliaires leur permettant de s'y rendre seuls (fauteuil ou scooter électrique) ne peuvent pas marcher plus de 20 mètres avec un rollator et ont besoin qu'un taxi, un ami, un bénévole, pas toujours le même, puisse les prendre ou les ramener devant le seuil de leur immeuble.

Certains qui peuvent prendre le bus à l'aller, ne le pourront pas au retour en étant chargés ou fatigués par le déplacement et seront obligés de prendre un taxi.

Les personnes âgées et à mobilité réduite ont le droit :

- d'aller faire les soins nécessaires sur place s'il y a, à Nyon s'il n'y a pas
- examens médicaux, idem
- d'aller chez le dentiste
- d'aller faire des courses pour se chausser et s'habiller (A Nyon, car à Gland, il n'existe aucun magasin le permettant)
- d'aller faire des achats pour la maison
- d'aller acheter une nourriture spécialisée pour les allergiques
- d'aller se faire couper les cheveux
- d'aller au théâtre ou au concert
- d'aller manger chez des amis
- d'aller aux rencontres organisées par VIVAG
- d'aller nager ou autre activité avec Pro-Senectute

DE VIVRE ! Et de décider de leur moyen de transport.

Mais pas à Eikenott. Nos petits vieux et nos personnes à mobilité réduite n'ont qu'un seul droit : celui de se taire et de rester cloués sur un fauteuil, une simple promenade dans le quartier s'avérant dangereuse en raison des rigoles (voir videos sur le blog), plusieurs personnes sont tombées, même des parfaitement valides, résidents ou visiteurs, se prenant les pieds dans ces énormes trous, dans les allées, devant la Coop., même si une partie des rigoles a été remblayée sur 1,20 m, après plus d'un an. Pas plus tard qu'il y a 15 jours encore une personne âgée est tombée. Sans parler de l'absence de déneigement en hiver. Certaines personnes voient mal, ont perdu la vision du relief, ne distinguent pas du gris sur gris ou ont de la peine à soulever leurs pieds suffisamment. Les photos parlent d'elles-mêmes :


Pour pouvoir sortir, les taxis (pour ceux qui peuvent se le permettre financièrement !), les amis, les connaissances, les bénévoles sont nécessaires, pas toujours les mêmes, en fonction des disponibilités, des besoins.

Qui accepterait chez Losinger-Marazzi, Facilitim, Foncia et consorts de payer Fr. 80.00 ou plus de transport accompagné pour aller à Nyon acheter un pyjama à Fr. 40.00 et quelques slips ? Une réponse les grands courageux qui n'ont pas même accepté de tester sur des moyens auxiliaires les accès de leur propre complexe ?

Pourquoi faut expliquer cela pendant 1 an et demi à Eikenott ??? On prend les personnes âgées et à mobilité réduite ici, pour des balles de ping-pong. Faites ceci, faites cela, sans en donner les moyens sur le plan des infrastructures, comme les poubelles par exemple, totalement inaccessibles à ces personnes ou les rigoles. (voir autres articles blog). Ils doivent se déplacer pour la troisième fois, remplir une fiche qu'ils ont déjà remplie, alors que certains ont de la peine à arriver au rez-de-chaussée ou même de leur salon à leur chambre. C'est consternant, affligeant ce manque de respect récidivant.

C'est à Facilitim de se déplacer chez ces gens là, les résidents âgées et à mobilité réduite ne sont pas responsables du fait que le règlement et le système changent sans arrêt. Certains ont dû au premier passe pour les bornes, envoyer l'un de leurs enfants habitant Genève ou Lausanne pour venir chercher un passe entre 17h00 et 19h00, l'heure d'ouverture des bureaux de Facilitim dans le quartier d'Eikenott… C'est l'heure où les personnes âgées ont la visite des infirmières pour les derniers soins, ou des aides pour le repas.

De plus ce système est un manque total de réflexion. Une personne qui aurait reçu un passe pour le donner par exemple à l'un de ses enfants qui le véhicule de temps en temps, ne l'aurait pas à disposition et ne pourrait pas s'il en avait un autre se déplacer jusqu'au barrières pour ouvrir celles-ci à un transport ou une livraison. Or ce sont ces personnes-là qui ont le plus besoin de livraisons justement et qui leur coûtent très cher en plus.

Les personnes âgées et à mobilité réduite ont le droit d'être prises en charge à l'appartement ou en bas de leur immeuble et ramenées idem, par un transport de leur choix, au moment voulu, le plus adéquat à ce moment-là. Sinon, il va falloir me citer une loi qui leur interdit de pouvoir entrer et sortir de leur l'immeuble et que l'on puisse leur imposer leur mode de transport ! Cela ressemble étrangement pour moi à de la séquestration et à une forme de dictature qui devient insupportable, durant depuis des mois.

Ce quartier est totalement inadapté à ces personnes-là, on l'a déjà vu à de nombreux endroits sur ce blog, même pas un banc adapté, alors pourquoi y avoir construit 3 immeubles à mobilité réduite ?, si c'est pour les empêcher de vivre et de faire face, au quotidien dans la douleur physique à laquelle s'ajoute une douleur morale, un sentiment d'exclusion, de discrimination, à un isolement qui se fait de plus en plus prégnant.

Il existait pourtant des solutions faciles, comme celle d'un code pour ouvrir les anciennes bornes ou nouvelles barrières permettant aux personnes âgées et à mobilité réduite de le donner à la personne de leur choix au moment voulu. Quitte à changer ce code tous les trois mois pour éviter les fuites. Ou d'accepter que les taxis et connaissances puissent utiliser le bouton d'urgence d'ouverture de la barrière.

Une réflexion en amont de la construction aurait même permis un passage dédié.

Je rappelle à toutes fins utiles que le complexe était fermé aux secours pendant plus de six mois ainsi qu'aux aides à domicile venant chercher les aînés pour les courses de la semaine ! Certaines ambulances sont restées bloquées devant les bornes toutes sirènes dehors pendant plus de 10 minutes. moins de temps qu'il n'en faut à une personne cardiaque de trépasser. Les pompiers aussi. Une personne a dû être transportée d'urgence à l'hôpital de Nyon par une voisine après un coma diabétique, cette voisine ayant eu peur en raison du temps pour les ambulanciers de traverser le complexe avec un brancard à pieds, sans aucune indication des noms de rues à ce moment là, que la personne ne décède. Elle fit bien, ce qui fut confirmé par l'hôpital.

Il fallut faire des pieds et des mains pour que cela soit compris par les "irresponsables" du complexe, très lents à réagir à au danger que cela représentait (plusieurs mois !). Sans aucune excuse de leur part à ce sujet, alors que j'ai déjà mentionné ceci début août 2014 lors d'un RV avec les constructeurs.

* * *

Ignorant comment pouvoir entrer dans mon complexe à mon retour de convalescence, le passe ayant été changé entretemps, je posais donc la question à Facilitim et à la Régie Foncia par mail.

Réponse en abrégé de Foncia par mail :

"Exceptionnellement, nous mettrons un passe dans votre boîte aux lettres et vous signerez les fiches ensuite, mais vous devrez payer Fr. 150.00 de caution pour ce passe"

Réponse en abrégé de Facilitim par mail :

"Nous mettrons un passe dans votre boîte aux lettres selon demande de Foncia avec les fiches à remplir et nous retourner, ce passe vous coûtera Fr. 150.00, en espérant que vous l'utiliserez le moins possible"

Ah oui ? Et je fais comment pour aller des barrières à ma boîte aux lettres avec 2 cannes, des bagages ne pouvant marcher jusque-là ni tirer aucun poids ?

!!!

Je rappelle ici le plus aimablement possible vu les circonstances à cette dame nouvellement introduite par Facilitim dans le quartier que les rigoles d'Eikenott ont à elles seules généré 4 tassements de vertèbres en un an et que ma foi, celles-ci vont nécessiter des soins fréquents à Nyon. Qu'elles ont également généré une convalescence d'urgence et entièrement à mes frais, voyage compris. Que le pneu de mon scooter électrique 4 roues éclaté sur les rigoles d'Eikenott n'a toujours pas été remboursé. Ce n'est pas à Facilitim de décider de mes besoins, ni de ceux des autres personnes, mais à nos médecins.

Cela montre une fois de plus à quel point, personne n'a dans ce quartier, pas même une très vague idée de ce que sont les personnes âgées ou à mobilité réduite et les handicapés résidents ou visiteurs - bien que l'un ne soit guère différent de l'autre, seul le terme change - le manque de respect permanent affiché par tous les intervenants, l'absence de droit au droits les plus élémentaires. Ce n'est pas faute d'avoir dialogué, expliqué, démontré, tenté de collaborer. En pure perte.

A un autre mail pour relever l'ineptie, il me fut répondu par Foncia :

"Il est difficile pour nous de faire plus, cependant j’ai bon espoir que le chauffeur de Taxi aura la gentillesse de faire l’aller retour à votre boite aux lettre afin de lui permettre d’accéder au complexe et de vous déposer devant votre porte"

Ce Monsieur n'a pas dû souvent prendre un taxi genevois et laisse au hasard ou à la providence, le sens de ses responsabilités.

Après 24h00 de réflexion et une nuit sans doute salutaire, Facilitim me proposa de m'envoyer le passe par la poste, 5 jours ouvrables avant mon départ, à l'étranger, en Europe mais hors continent. Je refusais, trop risqué sachant qu'une simple lettre met ici plus de 10 jours à arriver.

J'ai payé à l'aller Fr. 180.00 de transport accompagné tarif de nuit cause enregistrement des bagages. Ces frais ne sont remboursés par personne, il s'agit de courses privées, même sur ordonnance médicale. Pour rentrer, n'ayant pas de bagages à enregistrer et bénéficiant de l'assistance de l'aéroport pour transport avec bagages jusqu'au taxi, je prendrai un taxi si personne ne vient me chercher.

Je me vois mal demander à une personne âgée du complexe qui posséderait le passe de venir m'ouvrir des barrières à 22h30, voire 23h00, de nuit, sachant la difficulté qu'elles ont déjà à s'y déplacer de jour.

Et il n'est de question que je ne puisse appeler un taxi ou utiliser un transport de mon choix en cas de nécessité, lorsque j'en aurai besoin, devant ma porte, ni de ne pouvoir rentrer à mon domicile devant ma porte lorsque l'éloignement ne me permet pas d'utiliser mon scooter électrique 4 roues qui ne rentre même pas dans les bus de la région, non adaptés à ce genre d'engins pourtant les plus courants de nos jours. Ni que je paie un droit de passage de Fr. 150.00, même en tant que caution, pour rentrer dans mon petit 2,5 pièces au loyer de Fr. 1'715.00 par mois dont le frigo moisit tout en 3 jours depuis 1,5 ans et où je me gèle à 17 degrés l'hiver !

Et tout cela, parce que quelques indélicats pourtant bien valides, ont abusé du système d'ouverture des bornes. Ce n'est pas aux personnes âgées et à mobilité réduite de payer les indélicatesses des autres alors qu'ils sont confrontés au quotidien par des difficultés dans ce complexe depuis le début et qu'aucune place ne leur est faite, même pas à la fête des voisins d'après ce que j'ai vu en photos, ni même le droit d'en sortir ou d'y entrer comme bon leur semble !

Personne ici, ne protège ces gens, démunis de forces, privés de leurs droits, ni ne les défend, ni ne les soutient par un simple courrier. Ni le CMS et les Fondations la Côte qui disent que la sécurité dans le quartier n'est pas de leur ressort, ni le Service Social de la Ville de Gland, ni le Canton qui donne des permis de construction les yeux fermés, ni les propriétaires qui sont pour la plupart de grands assureurs. Tout le monde se fiche totalement de ces gens là, excepté l'ancienne animatrice du quartier dont je regrette le départ, car elle était la seule à nous soutenir comme elle le pouvait bien que cela n'entrait pas dans son cahier des charges, et un tigre à mobilité réduite, ma foi, bien seul dans ce combat.

Certains construisent des ponts pour réunir les humains, d'autres construisent des barrières pour isoler nos petits vieux et mobilité réduite de toute vie et les mener plus vite vers la mort.

J'en ai vu pleurer beaucoup ici en un an et demi, j'ai vu leur santé s'étioler de jour en jour, cela ne s'oublie pas et cela ne s'oubliera pas.

Alors les gentils juristes qui passeraient par là, séquestration de personnes âgées et mobilité réduite et droit de passage ou pas ? Je ne suis pas juriste, mais certains articles du code pénal suisse me le laissent à penser.

Je poserai également la question sur Twitter.

Au prochain épisode d'Eikenott-prison chers lecteurs. Et merci de votre attention ainsi que de vos visites, même en mon absence.

Rajout du 28 août à 20h59 heure locale :

Trop hilarant pour que je ne le partage pas avec vous :

Selon mail reçu de Facilitim :

Le taxi devra aller chercher à pieds le badge dans ma boîte aux lettres et revenir à pied. Il devra ensuite me transporter à mon domicile, puis repartir avec le badge et sa voiture pour pouvoir ressortir. Il devra ensuite revenir à pieds pour me remettre le badge et repartir à pieds vers sa voiture.

Surréaliste ! Ils n'ont jamais dû prendre un taxi genevois.

Vous le voyez le petit bouton d'urgence là en bas ? mmmmmm comme il est tentant !



Le Tigre

3 commentaires:

  1. Art. 183[158] CPS

    Art. 184[159] CPS

    Consultez un pénaliste.

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    1. Merci de votre passage Aquillon. Relevant d'après ce que j'ai vu, avec 2 circonstances aggravantes. A vérifier comme vous dites avec un pénaliste. A mon retour.

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  2. Je ne savais pas que tu habitais dans un bunker.. pourtant la guerre est finie depuis fort longtemps... Charlot aurait pu en faire un court-métrage surréaliste et grinçant.

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